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Racisme: les Français n’ont jamais été aussi tolérants mais les préjugés persistent


La Commission nationale et consultative des droits de l’Homme (CNCDH) rend ce mardi matin son rapport annuel sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie en France.

Comment les Français perçoivent-ils l’autre? C’est la question à laquelle la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) tente de répondre chaque année dans son rapport consacré au racisme, à l’antisémitisme et à la xénophobie. L’année 2018 semble particulière puisque, pour la première fois, les auteurs de cette longue enquête de plus de 300 pages ont constaté que les Français n’avaient jamais été aussi tolérants, en dépit d’un contexte social difficile et une menace terroriste encore présente. Pour autant, derrière cette lente amélioration demeurent des préjugés tenaces et des comportements racistes. Plongée dans cette France de plus en plus ouverte mais parfois hostile envers les minorités.

• Les Français n’ont jamais été aussi tolérants

Comme chaque année depuis longtemps, La CNCDH a calculé «l’indice longitudinal de tolérance», une sorte de thermomètre national qui mesure les préjugés dans le pays. En clair: plus les Français se montrent ouverts d’esprit, plus cet indice est élevé. Depuis 1990, il n’a jamais été aussi haut. En 2018, l’indice est grimpé à 67 (sur 100), renouant avec des niveaux proches de 2010. En l’espace de cinq ans, il a progressé de 13 points, «une variation d’une ampleur exceptionnelle», selon la CNCDH.

Le resultat est d’autant plus surprenant qu’il intervient dans un contexte où la question de l’accueil des réfugiés et la menace terroriste continuent d’animer le débat public. «Les attaques terroristes ne produisent pas mécaniquement de l’intolérance, explique la chercheuse Nonna Mayer, co-auteure du rapport. Tout dépend de la manière dont les événements sont ”cadrés“ par les élites politiques et médiatiques. Depuis l’attentat de Charlie Hebdo, la parole des autorités qui a appelé à faire front, ensemble, contre le terrorisme a favorisé cette tolérance».

De même, alors que la crise économique avait eu pour effet de faire baisser l’indice de tolérance entre 2009 et 2013, le malaise social exprimé par mouvement des «gilets jaunes» n’a pas eu le même effet en 2018: «Parce que les critiques des “gilets jaunes” ciblaient Emmanuel Macron et sa politique fiscale, commente la politiste. Nous ne sommes plus dans ce modèle où les immigrés sont systématiquement vus comme étant à l’origine des problèmes».

• Une majorité de Français opposée au racisme et aux discriminations

Un sondage réalisé par l’institut IPSOS pour la CNCDH va dans ce sens. Une majorité de Français (51%) juge que «rien ne peut justifier les réactions racistes» et ils sont 77% à penser qu’il faut lutter contre le racisme et l’antisémitisme. De même, les Français désapprouvent largement les comportements discriminatoires. Par exemple, 93% pensent qu’il est «grave» de «refuser l’embauche d’une personne noire qualifiée pour un poste».

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