Nouvelle controverse en matière d’appropriation culturelle à Montréal : un jeune humoriste blanc portant des dreadlocks s’est vu refuser de participer à deux soirées d’humour en raison de sa coiffure associée à des mouvements noirs.
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Dans sa mise au point, la coopérative défend sa mission d’être « un espace sécuritaire, exempt de rapports d’oppressions » et décrit l’appropriation culturelle comme une forme de violence.
« Nous ne tolérons aucune discrimination [et aucun] harcèlement au sein de nos espaces », peut-on lire. L’organisme plaide que l’appropriation culturelle, « c’est le fait qu’une personne issue d’une culture dominante s’approprie des symboles, des vêtements ou encore des coiffures de personnes issues de cultures historiquement dominées ».
L’organisme de solidarité qui se veut « inclusif » soutient que porter ce type de coiffure est « un privilège » pour une personne blanche, alors qu’une personne noire « va se voir refuser l’accès à des [occasions] d’emplois ou des espaces (logements, écoles, soirées, compétitions sportives, etc.) ».
Toujours selon le texte publié en ligne, la coop reconnaît que l’intention de l’individu « peut ne pas être raciste », mais affirme que le geste « véhicule du racisme ». Elle ajoute que « l’appropriation culturelle n’est pas un débat ou une opinion », mais plutôt « une forme d’oppression passive, un privilège à déconstruire et surtout, une manifestation de racisme ordinaire ».
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Professeur d’histoire à l’UQAM et spécialiste de l’histoire des Noirs, Greg Robinson compare la situation à une interprétation plus large du concept de « blackface ».
« C’est-à-dire que ce sont des Blancs qui se travestissent en Noirs pour s’en moquer », dit-il. Même lorsque l’intention n’est pas de se moquer, mais plutôt d’embrasser une culture ou s’immerger, il faut demeurer prudent.
« C’est comme le “N word”. Les Noirs peuvent l’employer au sein de leur communauté, mais si quelqu’un de l’extérieur l’emploie, même s’il veut être comme des Noirs, parmi des Noirs, ça a quand même un aspect qui reste enraciné dans l’histoire. »
LeDevoir