L’affaire «Valentin» a été examinée en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Nouméa. Ce jeune homme de 21 ans a été roué de coups à Tindu après avoir suivi trois auto-stoppeurs qu’il avait pris dans une station de Nouméa. Le jugement a été renvoyé au 4 décembre.
Valentin est venu à l’audience entouré de sa famille, dont sa sœur et ses parents. Le visage tuméfié, il porte encore les stigmates de son agression de jeudi dernier, dans le quartier de Tindu. Il s’était retrouvé là avec trois auto-stoppeurs qu’il avait embarqués dans une station de Nouméa. Le jeune homme avait accepté de s’installer avec eux pour boire un coup. Il s’était fait violemment agresser et sa voiture avait été volée.
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«Oui, je l’ai frappé, mais je n’ai pas fait exprès.»
Minimisé, voire nié
A la barre, aucun ne s’est excusé. Ils ont minimisé, voire nié, les faits qui leur étaient reprochés. Certains ont reconnu avoir participé au vol du véhicule de Valentin. Mais seul deux prévenus ont confirmé avoir tabassé la victime. «Oui, je l’ai frappé, mais je n’ai pas fait exprès», glisse l’un d’entre eux. Avant de conclure: «Ce n’est pas moi qui l’ait fini.»
«On l’a tapé parce que c’était un blanc, voilà ce que vous avez déclaré.»
Des propos qui ont fait bondir maître Martin Calmet, l’avocat de la famille, qui s’est portée partie civile. Il a rafraîchi la mémoire des prévenus en leur rappelant leurs propos lors des auditions: «On l’a tapé parce que c’était un blanc, voilà ce que vous avez déclaré, vous avez du sang sur les mains, vous devrez l’assumer !», s’est-il écrié. Une explication qui a également énervé le procureur de la République: «Vous dites que vous n’avez pas fait exprès, mais regardez dans quel état se trouve la victime !»
Pour lui, le racisme est clairement le mobile.